Chroniques: Le 20 décembre 2021

Publié le par Kansaijin

Chroniques: Le 20 décembre 2021

Décembre, ce mois ensoleillé à la couleur et au parfum crépitant du yuzu.

Ici, actuellement, il est nommé du terme sans saveur de 12月 "douzième mois". Dans l'ancien calendrier, il s'agissait de "Shiwasu" 師走, littéralement "la visite des moines", car c'est à cette période de l'année que ces religieux parcouraient le pays, se rendant chez les gens afin de réaliser des rites bouddhistes, réciter des sûtras. Aujourd'hui encore, c'est un mois "Isogashii" (affairé) par ses fêtes de fin d'année des entreprises, associations, amis, où l'on boucle les dossiers, fait le grand ménage, écrit les cartes de voeux (des centaines dans la tradition) pour la nouvelle année.

On ne parle plus beaucoup du coronavirus qui semble faire rage en Europe, que nous percevons un peu comme dans un lointain brouillard. Hier, 4. nouveaux cas ont été répertoriés dans notre région. Le port du masque est devenu une routine, une seconde peau, que l'on se gêne même d'enlever en public maintenant.

Les couleurs automnales viennent à peine de se ternir et quelques feuilles colorées luisent encore sous les rayons du soleil. Les soirs sont froids, et je me souviens toujours de cette mignonne et chaleureuse chanson d'enfants que ma fille avait apprise à l'école: Takibi 焚火

En Résumé, des enfants font des feux de feuilles sèches dont le parfum embaume les chemins bordés de camélias. Ils rapprochent tous ensemble leurs petites mains froides qui, déjà, picotent de chaleur.

Le petit garçon tient dans ses mains des patates douces qu'il a fait cuire dans les flammes. 

Je ne mange pas, comme le fait mon mari, de soupe Miso, à chaque repas, ni même en saison chaude car cela de me dit pas.  Au Japon, c'est la tradition, la base de tout repas, avec le bol de riz. Beaucoup d'entre eux, même lorsqu'ils mangent à l'occidentale, des pâtes par exemple, ont besoin de leur riz et leur soupe Miso. Cependant le froid de l'hiver m'invite volontiers à en manger souvent, enfin "en boire", car ici on ne mange pas, on "boit" la soupe, ce qui est d'ailleurs vrai, car on la boit du bol en pêchant les aliments qu'elle contient à l'aide de baguettes. Jamais de cuillère. J'ai toujours trouvé cette méthode très originale et... bien compliquée! Bref, j'achète de la pâte de Miso dès les premiers frimas. Et j'aime particulièrement l'une d'entre elle, Nihonkai Miso 日本海みそ "Miso de la mer du Japon", synonyme d'étendue de vagues grises sous les tempêtes de neige, avec l'illustration d'une petite fille 雪ちゃん, Yuki, prénom qui veut dire "neige", s'abritant sous un manteau de paille comme autrefois dans les campagnes. Son aspect jaune paille séchée, pâte ferme sertie de grains de céréales, son goût rustique, réconfortant et chaleureux me plait. J'y mets particulièrement des patates douces, du radis daikon, du tofu, des algues. Cela rend nostalgique mon homme qui depuis tout petit connait la publicité de cette marque fidèle à elle-même dans ce pays où tout change si vite, depuis des dizaines d'années.

Voilà, j'en profite pour faire, moi aussi, tranquillement mon ménage de fin d'année, dans ma maison, mes paperasses et choses à régler, dans ma tête aussi ainsi que dans mon coeur!

Bientôt Noël, les illuminations et décorations artificielles et superficielles sont bien là depuis longtemps. J'ai réalisé, telle une bonne Alsacienne que je suis, mes brédélé, la tarte de Linz de ma grand-mère... J'aime le yuzu, les agrumes et la soupe miso, mais l'odeur du gâteau au four, des épices, du café, du thé et du vin chaud, les lumières de mon sapin et et des bougies de ma couronne de l'avent restent, bien sûr, pour moi, les bases essentielles et indispensables d'un mois de décembre.

Joyeuses fêtes!

Diana

Publié dans Chroniques

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
M
Miam ! La tarte de Linz :)
Répondre
K
Oui, je vais en refaire une, elle était tellement bonne!