Préf. Nara : Nara : L'embrasement du mont Wakakusa (les 4e samedis de janvier)

Publié le par Kansaijin

... ou Wakakusa Yamayaki 若草山焼き

"Shoboï"(terme familier signifiant "minable", "décevant"), selon un Japonais, "magnifique et fantastique"en français, selon une Japonaise, ayant déjà assisté au spectacle. Moi, je dirais, empiriquement, pas mal et assez impressionnant, surtout si l'on ne se fie pas aux images racoleuses des montages photo où l'on a superposé des feux d'artifice plus grands que nature à la montagne qui brûle trop rouge. Parce qu'en réalité, c'est APRES le lancer du feu d'artifice que l'on embrase la colline, PAS en même temps.

Il s'agit d'un évènement annuel très ancien ayant lieu les 4e samedis de janvier dans le grand parc aux daims de Nara, dont les origines se sont perdues dans la nuit des temps. Voici ce que l'on en dit sur les différents sites:

☆Deux légendes. La première impliquerait les moines du Todaiji et du Kofukuji, protagonistes d’un conflit marquant sur la démarcation entre les deux célèbres temples. La montagne, au centre des passions, aurait été brûlée dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle pour mettre fin à la querelle. La seconde met en scène des acteurs tout aussi belliqueux, ours et insectes qui, considérés comme une menace pour Nara, se voyaient refouler aux portes de la ville par d’immenses feux ! Plus de traces aujourd'hui d’animaux, mais les moines, eux, sont toujours là. (Texte copié-collé à partir du site "Vivre le Japon"que je remercie).

Et voici la version des Japonais que j'ai interrogés: "L'herbe sèche de l'hiver est brûlée afin de désinfecter et rendre la terre fertile pour que pousse, au printemps, de la bonne jeune herbe pour les daims" qui me parait tout de même plus plausible... Surtout que cette montagne s'appelle: Wakakusa Yama 若草山, le "mont des Jeunes Herbes"

Dans l'après-midi aurait lieu une compétition de lancer de crackers de riz, ceux que l'on achète pour nourrir les daims. A 17h00, une procession chargée d'enflammer le mont Wakakusa quitterait le sanctuaire Kasuga Taisha pour une marche aux flambeaux jusqu'au pied de la colline.

A 18h15 éclate le feu d'artifice depuis le sommet (342m), durant une quinzaine de minutes, pour laisser place ensuite à l'allumage des herbes sèches depuis le pourtour du bas de la petite montagne. Le feu court alors mu de ses flammes échevelées, tel de grandes vagues incandescentes jusqu'en haut où il finit par dessiner d'une ligne jaune sa forme.

J'ai aimé ce magnifique feu d'artifice d'hiver, rare au Japon où ceux-ci ont lieu principalement l'été, d'autant plus qu'il a contrecarré ma frustration de ne pas en avoir vu le jour de l'an! Quelques uns prenaient la forme de têtes de daims sous les cris de surprise joyeux et émus des Japonais qui s'exclamaient "Shikaaa!"(biche ou daim). Puis, j'ai été impressionnée par ce grand incendie de montagne volontaire et maitrisé, la rapidité et la force du feu qui a tout embrasé en peut-être une dizaine de minutes dans un spectacle assez apocalyptique.

Nous n'avons assisté ni au lancer de crackers, ni à la procession aux flambeaux, et avons regardé le spectacle depuis la grande clairière à gauche après la grande porte de sortie du temple Todaiji, derrière le petit lac. Des photographes s'étaient établis au niveau du temple Kôfukuji pour avoir le profil de la pagode en avant-plan. Le seul hic, le FROID mordant, ankylosant, surtout aux mains en prenant des photos. Il faut dire que la température était de  -2 degrés pour cette année 2018 particulièrement froide. Alors, c'est comme pour le petit papa Noël, il fallait bien se couvrir, avec, en sus, des sachets chauffants Kaïro dans les poches, et, comme pour moi, dans les chaussures!

Voilà en images sans filtre et sans montage:

Le crépuscule tombe doucement sur la montagne dont les herbes sèches vont s'embraser dans la nuit.

Pas énormément de monde dans cette clairière, donc pas de promiscuité. Un papa joue au ballon avec ses enfants en attendant le début du spectacle, d'autres pique-niquent sur des bâches avec des couvertures. Et le FROID omniprésent et de plus en plus intense, mais qui ne va tarder à se faire oublier...

Préf. Nara : Nara : L'embrasement du mont Wakakusa (les 4e samedis de janvier)

Les feux d'artifice d'ouverture. Dommage que je n'aie réussi à capturer l'un de ceux en forme de tête de biche, symbole de Nara.

Préf. Nara : Nara : L'embrasement du mont Wakakusa (les 4e samedis de janvier)
Préf. Nara : Nara : L'embrasement du mont Wakakusa (les 4e samedis de janvier)Préf. Nara : Nara : L'embrasement du mont Wakakusa (les 4e samedis de janvier)

Après l'apothéose du spectacle final, le feu... qui n'est là plus artificiel!

Préf. Nara : Nara : L'embrasement du mont Wakakusa (les 4e samedis de janvier)
Préf. Nara : Nara : L'embrasement du mont Wakakusa (les 4e samedis de janvier)Préf. Nara : Nara : L'embrasement du mont Wakakusa (les 4e samedis de janvier)
Préf. Nara : Nara : L'embrasement du mont Wakakusa (les 4e samedis de janvier)

Sur le chemin du retour, les gens soudain affluent de partout, et le parc de Nara se transforme en une immense fourmillère, des rivières humaines aux cheveux noirs coulant vers la gare. Le chemin du temple Tôdaiji est bordé de petites gargottes de nourriture sur le pouce, avec leurs lumières floutées de fumées chaleureuses aux odeurs rustiques et appétissantes comme pour tout festival. Il ne manquait que le vin chaud! Peut-être un jour...

Kansaijin

☆Notre hôtel, le tout nouveau Centurion classic près de la gare JR. Cadre très agréable traditionnel moderne dans une atmosphère feutrée dans les chambres comme dans le lobby et les corridors. Notre chambre était verte (elles ne le sont pas toutes) sur le thème du thé probablement, assez spacieuse même si étroite, avec toute une collection de coussins et de produits de soins "organic", c'est à dire bio. Très cosy, bon accueil. Le seul hic, en ouvrant le rideau, vue, si l'on peut appeler ça comme ça, sur un mur gris uniforme, et c'est à peine si l'on aperçoit le ciel qui se découpe en un mince rectangle tout en haut, entre les deux immeubles. Mais, cela aussi, c'est très japonais en somme, que ce soit au niveau de l'hôtellerie ou des habitations de particuliers. Mais ce n'est pas grave. Il suffit garder le rideau fermé pour se sentir, comme dans une tasse de thé chaud! Je recommande volontiers cet établissement d'un bon rapport qualité-prix, surtout qu'il se trouve à 3mn de la gare, et à un quart d'heure à pied du parc au daims par la jolie rue de délices et de magasins de souvenirs.

 

Salle de bains typique de l'hôtellerie japonaise où toilettes "washlet à jet", lavabo et petite baignoire se côtoient tout serrés.Salle de bains typique de l'hôtellerie japonaise où toilettes "washlet à jet", lavabo et petite baignoire se côtoient tout serrés.

Salle de bains typique de l'hôtellerie japonaise où toilettes "washlet à jet", lavabo et petite baignoire se côtoient tout serrés.

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