Tôkyô : L'île Oshima de l'archipel d'Izu, ou "l'île aux camélias" (1)

Publié le par Kansaijin

Ooshima 大島, la "grande île", se situe en plein océan Pacifique à l'est de la péninsule d'Izu mais fait pourtant, admistrativement, partie de la ville de Tokyo! Elle peut s'atteindre en avion, mais le plus souvent en bateau hydroptère en deux heures à partir de Tokyo, et une heure seulement depuis Atami (préf. de Shizuoka) et Tatéyama (sud de la préf. de Chiba).

On l'appelle aussi plus poétiquement : "l'île aux camélias", car regorge de ces arbres et est la plus grande productrice du pays d'huile de ces fleurs pour les soins des cheveux et du corps que l'on trouve dans toutes les drogueries. Dites "Ooshima" à un Japonais, et il vous répondra d'emblée "Tsubaki" 椿 (camélia).

Alors, en bateau, c'est parti... L'annonce nous dit de bien attacher nos ceintures, car il y a, rarement mais cela peut arriver, des risques d'accrochages avec des... baleines ou des dauphins, ce qui entrainerait alors des coups de freins très brusques.

Heureusement, tout se passe bien, et apparaissent les falaises abruptes de roches sombres d'Ooshima couvertes de verdure, et son petit port où nous accueillent, souriantes, en costume traditionnel, deux mignonnes Anko (terme respectueux pour "grande soeur" ou "femme" en patois local).

Ne pas regarder les maisons, grandes caisses aux fenêtres troubles, aux murs et enseignes rouillées, délavées et fatiguées plus qu'ailleurs encore dans les campagnes japonaises. Fermer l'oeil sur la désuétude tristounette du hall d'accueil animé au rythme des quelques vagues de touristes que déversent les bateaux le long de la journée... Apprécier le charme des jolis petits arrangements de Tsubaki (camélias), ça et là.

Nous prenons la direction du volcan Mihara, en bus qui serpente entre des jungles de végétation luxuriante, des arbres à Camélias, une vingtaine de minutes, et nous voilà arrivés au parking, avec sa vue panoramique sur l'océan, jusqu'au mont Fuji si ses traditionnels nuages veulent bien se pousser.

 

Vue panoramique depuis le parking, au départ pour la promenade sur le volcan Mihara.

Vue panoramique depuis le parking, au départ pour la promenade sur le volcan Mihara.

Plus haut, devant une petite échoppe, nous découvrons l'une des principales spécialités alimentaires de l'île au joli nom :  Ashitaba 明日葉 (feuilles de demain), car celles-ci, une fois plantées, pousseraient à une vitesse incroyable. De ce fait, elles apporteraient santé et force à l'organisme. Nous les avons goûtées sous forme de pains vapeur fourrés. Mon impression pas du tout objective : absolument pas bon, mou, amer, en plus d'une couleur douteuse... La vendeuse nous a gentiment proposé d'aller manger à l'intérieur, où il y avait des tables, des chaises, et du thé gratuit, endroit qui se révéla une salle délabrée, désordonnée, au mobilier décrépi, typique finalement des installations et de l'ambiance de cette île...

Echoppe, Ashitaba 明日葉 et salle décrépie ou trône un bouquet de camélias, pas très en forme lui non plus!Echoppe, Ashitaba 明日葉 et salle décrépie ou trône un bouquet de camélias, pas très en forme lui non plus!
Echoppe, Ashitaba 明日葉 et salle décrépie ou trône un bouquet de camélias, pas très en forme lui non plus!

Echoppe, Ashitaba 明日葉 et salle décrépie ou trône un bouquet de camélias, pas très en forme lui non plus!

LE VOLCAN MIHARA 三原 (758m)

C'est un volcan actif. La dernière éruption majeure date de 1986 où TOUS les 12000 habitants de l'île avaient été évacués sur Tokyo.

Au cinéma, le paysage apparait dans "Le retour de Godzilla" lorsque le gouvernement japonais emprisonne le monstre!

En route à pied vers le sommet

☆Le grand restaurant dispose de coffres payants où déposer des bagages.

Nous voilà face à la grande plaine désolée jonchée de morceaux de lave, d'où s'élève, au fond, le large cratère strié de coulées noires. Incroyable qu'il suffise de 45 minutes pour atteindre ce sommet par une route macadamisée, mais si! Ensuite, il est possible également, pour une bagatelle de 45 minutes supplémentaires de faire le tour du cratère par un chemin cabossé plus aventureux. Il faudra juste ajouter ensuite la demi-heure pour redescendre. Le dénivelé est de 300m environ. Par conséquent, une promenade relativement facile, qui fut pour moi le point fort de ma visite d'Ooshima.

Tôkyô : L'île Oshima de l'archipel d'Izu, ou "l'île aux camélias" (1)

En haut, un Torii (portique shinto) qui signe de sa forme ce paysage japonais, et un petit temple miraculeusement épargné par les éruptions, que la coulée de lave a contourné!

Devant nous, la vue panoramique splendide, surplombant  la mer et les autres îles de l'archipel. Derrière, le cratère béant et quelques fumerolles témoignant de l'activité incessante du volcan.

Sur la gauche, le chemin qui serpente vers le cratère ; tout petit en haut sur la droite, l'observatoire

Sur la gauche, le chemin qui serpente vers le cratère ; tout petit en haut sur la droite, l'observatoire

Tôkyô : L'île Oshima de l'archipel d'Izu, ou "l'île aux camélias" (1)
Tôkyô : L'île Oshima de l'archipel d'Izu, ou "l'île aux camélias" (1)Tôkyô : L'île Oshima de l'archipel d'Izu, ou "l'île aux camélias" (1)
Tôkyô : L'île Oshima de l'archipel d'Izu, ou "l'île aux camélias" (1)
Tôkyô : L'île Oshima de l'archipel d'Izu, ou "l'île aux camélias" (1)
Le fameux rocher en forme de Godzilla! En toile de fond, la mer...

Le fameux rocher en forme de Godzilla! En toile de fond, la mer...

Tôkyô : L'île Oshima de l'archipel d'Izu, ou "l'île aux camélias" (1)Tôkyô : L'île Oshima de l'archipel d'Izu, ou "l'île aux camélias" (1)
Tôkyô : L'île Oshima de l'archipel d'Izu, ou "l'île aux camélias" (1)

Pour nous détendre après cette marche, un superbe bain thermal chaud en bord de mer, juste en face du coucher du soleil, à Motomachi, le Hamanoyu. Mais nous n'avions pas pu entrer, car... n'avions pas de maillot de bain!!! Il s'agit de l'un des très rares Onsèn du Japon où il n'est pas obligatoire d'entrer nu! Nous sommes donc allés dans celui d'à côté, un peu plus cher, sans accès à l'extérieur. Celui-ci possède une piscine attenante, mais là aussi, ne pas oublier son maillot de bain!

Le soir, pour nous reposer, nuit dans un Minshuku (auberge familiale traditionnelle), le plus vétuste que je n'aie expérimenté jusque-là. Maison branlante au sol qui craque, chambre minuscule à très vieux tatamis élimés, séparée des autres que par un fin mur de plaques fissurées à travers lequel transperce la lumière des voisins, ainsi que leur moindre conversation et murmure... Minuscule téléviseur des années 70, un climatiseur qui marche aux pièces de 100 yen, coussins et futons un peu déchirés, draps aux taches mal parties au lavage... Le pittorèsque devient ici euphémisme! Très Ooshima en somme! Sinon,... c'était rangé, il n'y avait pas de poussière, les sanitaires communs étaient propres, et l'accueil correct. Il y régnait, comment dire, une certaine "convivialité"!

☆La plupart des hébergements Minshuku d'Ooshima semblent ressembler à celui-ci. Il existe apparemment quelques hôtels de charme au prix assez élévé, mais ceux-ci sont très prisés, les jours fériés en particulier, à réserver donc longtemps à l'avance.

Suite au prochain article O TANOSHIMI NI (Expression japonaise "réjouissez-vous!")

 

☆ Puisque les informations sur Oshima sont rares, voici ce lien en anglais pour vous rendre à Ooshima en hydroptère (horaires, tarifs, réservations):

Bien à vous

Kansaijin

Publié dans Chubu & Kanto (Tokyo)

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N
Merci pour cet article très intéressant. Un volcan comm ça si près de Tokyo, c'est bien !J'attends le prochain article avec impatience
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K
Il arrive ;)